La Tunisie post-révolution se classe à la 40ème place à l'échelle internationale dans le rapport sur la compétitivité mondiale 2011-2012 publié, mercredi, par le Forum Economique Mondial (WEF) de Davos.
Elle perd huit places comparativement à l'année dernière, dans ce nouveau rapport qui englobe 142 pays. L'Egypte a, également, perdu 13 places, se plaçant à la 94ème position mondiale.
Par rapport au classement de 2010-2011, la Tunisie a préservé son statut de leader en Afrique, mais elle a perdu trois places au niveau arabe, se positionnant au septième rang. Elle est dépassée par Oman, le Bahreïn et le Koweït.
Le classement de Davos reflète pour le pays "une incertitude croissante quant à la future orientation de la politique économique et une plus grande conscience des citoyens des faiblesses structurelles de l'Etat, résultant d'une évaluation plus négative des institutions publiques et privées dont le classement a chuté de la 23ème place en 2010-2011 à la 41ème position cette année".
Le cadre institutionnel est désormais perçu comme entaché de corruption et de favoritisme. Ironie du sort, la justice est considérée comme moins indépendante qu'au cours des années précédentes.
Sans surprise, la situation sécuritaire qui constituait auparavant l'un des points forts de la Tunisie, a influé négativement sur la compétitivité des activités des affaires cette année, selon l'indice de la compétitivité globale -GCI-(sur lequel se base le rapport de Davos).
Le classement du GCI se base sur 12 piliers, pour le cas de la Tunisie, à l'exception du pilier "taille du marché" qui a enregistré une avancée de quatre positions, tous les autres piliers ont été marqués par des reculs.
L'"efficience du marché du travail" a régressé de 27 positions, à la 106ème place. En matière d'infrastructure, la Tunisie perd 6 places, occupant désormais la 52ème place mondiale.
Pour ce qui est des " institutions", le pays a chuté de 18 places au 41ème rang. Il n'atteint que la 29ème place mondiale pour ce qui est de la "confiance publique dans les politiciens", la 35ème place pour le "favoritisme dans les prises de décision gouvernementales" et la 39ème place au niveau de "la transparence des politiques gouvernementales".
Toutefois, le rapport fait ressortir deux points forts de la compétitivité du pays, à savoir primo de solides résultats en matière d'éducation, se plaçant au-dessus de la moyenne africaine (33ème place).
Secondo, la Tunisie a pu maintenir un environnement macroéconomique sain avec un niveau d'endettement public gérable et un déficit budgétaire bas.
Concernant les principaux changements dans ce nouveau classement de Davos, la Suisse confirme son statut d'économie la plus compétitive pour la troisième année de suite.
Alors que pour la deuxième année consécutive, les Etats-Unis enregistre un recul, occupant la cinquième place.
Quatre nouvelles économies ont été intégrées dans le rapport à savoir Suriname, Belize, Yémen et Haïti.
Toutefois, l'économie libyenne a quitté le classement, cette année.
Le rapport de Davos se base sur un sondage d'opinion effectué auprès de 14 mille décideurs économiques dans 142 pays.
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